(Une thématique que nous avons eu le plaisir de développer lors de séminaires et/ou conventions d’entreprises que nous remercions encore de leur confiance)
La période de crise sanitaire et économique que nous venons de vivre a été inédite tant pour les individus que pour les organisations. Elle a engendré des transformations brutales et totalement inattendues des conditions de travail mais aussi de vie au sens large…
Nous sortons tout juste de ce « tunnel » en reprenant progressivement une vie « normale », personnelle et professionnelle… La lucidité nous impose d’être prudents et d’essayer de tirer quelques enseignements de ce que nous avons vécu pour mieux nous préparer à d’autres « imprévus ».
Par nos activités, nous avons l’opportunité d’être en contact permanent avec des chefs d’entreprises, des dirigeants, des DRH, des DAF, des managers à fortes responsabilités. Ces relations très approfondies durant toute la période que nous venons de vivre nous a permis d’observer que les organisations qui ont le mieux passé cette crise rassemblent toutes un certain nombre de facteurs-clés de succès qui leur sont communs. Essayons de les décrire.
1) Donner du sens
Il est difficile de définir cette notion de « sens ». Elle est spécifique à chaque organisation, évidemment. Elle est d’ailleurs le fait de tous et de tout un chacun. Une étude montre que 85% des gens pensent que c’est à chacun de donner ce sens… Même si, 65% estiment que le management doit aider. Donner du sens, c’est donc proposer une vision, faire partager un projet, construire une route… Le management est un guide. Carl Sagan, astronaute et scientifique, disait « je ne sais pas où je vais, mais je suis sur mon chemin ».
2) Fixer et partager une ambition
En faisant cela, on concrétise le sens. On lui donne une correspondance factuelle, précise, mesurable et on encourage ainsi les actions. Evidemment, cette ambition, concrétisée par des objectifs, doit être réaliste et réalisable, on ne le répète jamais assez. Exercice rendu complexe dans ces nouveaux contextes d’imprévisibilité où l’on peut observer que les objectifs longs termes fonctionnent de moins en moins, car peu « crédibles », et que les ambitions « proches » sont, elles, très efficaces.
3) Favoriser la solidarité
Dans un contexte d’incertitudes, il est prépondérant de tout faire pour donner le plus de transparence possible sur la vie de l’entreprise et de ses actions. C’est un des plus sûrs moyens de redonner de la quiétude aux équipes. Par ailleurs, la solidarité est positivement synonyme de coopération et donc d’efficacité. Elle nécessite évidemment d’éliminer toute forme de silos encore trop présents dans les organisations aujourd’hui…
4) Promouvoir la curiosité
Bernard Baruch a dit: « Des millions de gens ont vu tomber une pomme, Newton est le seul qui se soit demandé pourquoi… ». Dans une époque où tout va plus vite, où l’imprévisible est une nouvelle règle, où il faut être de plus en plus « agile », la curiosité est tout sauf un vilain défaut… Oser comprendre, oser savoir, oser analyser, oser proposer…
5) Booster la créativité
Il ne suffit pas d’être curieux, encore faut-il lui donner un sens, une ambition… Einstein prétendait que « la créativité est contagieuse, transmettez-la! ». La créativité appelle la créativité, par challenge et compétition positive et vertueuse. Il faut plus que jamais ancrer la nouveauté et l’agilité dans la culture des entreprises!
6) Renforcer la responsabilité, individuelle et collective
Quand chacun se sent « important » par son rôle dans l’organisation, alors celle-ci est en mouvement et avance. En favorisant cette « importance », on renforce la responsabilité, génératrice de sens pour la personne, génératrice de performances pour l’ensemble. Steve Jobs répétait qu’il n’embauchait pas des collaborateurs pour leur dire ce qu’ils devaient faire mais pour que, eux, expriment leurs idées, leurs recommandations… Et puis, sans responsabilité, pas de curiosité, pas de créativité.
7) Faire confiance à l’intuition
L’intuition est devenue une vertu très étudiée depuis quelques années. Elle favorise la vitesse, l’assurance, l’agilité. Elle colle tellement à notre époque!… Beaucoup de scientifiques pensent que notre espèce n’aurait pas survécu sans intuition. L’intuition est considérée comme la plus haute forme d’intelligence. Victor Hugo écrivait: « c’est parce que l’intuition est surhumaine qu’il faut la croire; c’est parce qu’elle est mystérieuse qu’il faut l’écouter; c’est parce qu’elle semble obscure qu’elle est lumineuse ».
8) Cultiver l’enthousiasme
On ne compte plus les études les plus sérieuses qui ont montré les vertus de la joie, du rire, de la fierté. Les entreprises qui réussissent savent fêter les victoires, des plus petites aux plus grandes. En favorisant cela, on permet aux équipes de se sentir ensemble sur le chemin, d’être plus encore solidaires, de ressentir l’impact des actions menées et donc de faire grandir la notion de responsabilité.
9) Choisir l’optimisme
Répétons-le, nous vivons dans un monde d’incertitudes et d’imprévisibilité… Qui peut raisonnablement, aujourd’hui, prétendre savoir ce qui va se passer dans un an, six mois voire même un mois… Nous sommes donc tous, plus ou moins, ignorants du futur. Bergson disait donc que « l’optimiste est un imbécile joyeux quand le pessimiste est lui un imbécile triste »… L’optimisme ne s’oppose pas à la lucidité, ni au réalisme. Il permet simplement de choisir une attitude positive face à cette réalité incertaine. La peur et la crainte n’évitent en rien le danger. En revanche, elles noircissent la vie quotidienne!… En choisissant l’optimisme, on transmet du positif, de la confiance, de la force. Et, ça aussi, c’est contagieux !
Voilà ainsi rassemblés les facteurs-clés de réussite constatés au sein des organisations qui se sortent mieux que les autres de ces périodes de complexité, d’incertitudes et d’imprévisibilité, périodes qui vont sans aucun doute devenir la règle… Toutes ces organisations ne font pas tout très bien mais, en revanche, sur aucun de ces points elles font pas ou mal.
Mais au-delà de ces grands points de convergence, elles respectent, toutes, selon leurs spécificités bien sûr, une condition sine qua non pour permettre aux sens, ambition, solidarité, curiosité, créativité, responsabilité, intuition, enthousiasme, optimisme, d’exister et d’avoir un impact significatif sur l’efficacité des entreprises: être ensemble le plus souvent possible!… La question du télétravail est encore trop souvent ramenée à un débat binaire et global. Ce sujet est un sujet qui nécessite d’être étudié organisation par organisation, culture d’entreprise par culture d’entreprise, éco-système par éco-système. Toutefois, il est incontestable que le contact réel des équipes, à quelque échelon que ce soit, est un élément très favorisant d’efficacité et de performances durables. Individuellement et collectivement, nous ne devons pas l’oublier.